Le timbre à date - Création : Aurélie Baras.
La photographie Calendula (Marigold) fait partie d’une série, Black-Eyed Susan, réalisée en 2010. Il s’agit d’une série de portraits de jeunes femmes dont chacune porte le nom d’une fleur. Ce travail s’inspire des codes et des stéréotypes de la beauté féminine en vigueur dans les années 50, caractérisés par des formes rigides et artificiellement « montées » (par la coiffure, les bijoux, le maquillage…). Mais ici la fusion qui opère entre la figure et l’ornement végétal est telle que le stéréotype se dissout dans un flux organique et liquide : l’icône révèle le mystère et le charme d’un être qui éclot. « M’interrogeant sur les liens possibles entre mon travail et l’élégance, la première chose qui me vint à l’esprit était que l’élégance n’allait pas sans le style et que, comme le disait Buffon, « le style est l’homme même ». L’élégance étant donc définie comme une qualité proprement humaine qui « surgirait » de l’humain, il m’a semblé qu’il s’agissait de ce même phénomène qui opérait dans mon travail, au travers des êtres et des objets photographiés, sous la forme d’artefacts et de manière métaphorique. Par ailleurs, l’élégance est aussi un écart par rapport à la norme, elle est exception. L’élégance s’exprime par la déconstruction d’une forme banale et commune, celle du stéréotype. L’effacement du code permet de faire jaillir des qualités inhérentes à l’élégance : la beauté au sein même de la vie et son déséquilibre permanent, quelque chose que l’on pourrait appeler paradoxalement « une parfaite imperfection », ou le caractère individuel, irréductible d’un être d’exception. Cette parfaite imperfection traduit un mouvement au sein de la figure, une instabilité qui va au-delà du stéréotype et laisse apparaître l’individu, son énergie, son rayonnement. C’est cette élégance qui pour moi apparaît dès lors qu’une personne résiste au schéma inerte du cliché. Un être élégant n’est pas une gravure de mode mais une imperfection toujours parfaite car toujours en mouvement. Mais l’élégance est aussi dans l’oeil de celui qui regarde. Tout regard projetant des stéréotypes possède le pouvoir de réduire, par sa banalité, le mystère d’un être ». © La Poste – Valérie Belin.
D’après le communiqué de presse de Phil@Poste.
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