Les timbres à date - Création : Valérie Besser.
Le 6 juillet 1919, « au nom de la France reconnaissante », le président de la République, Raymond Poincaré, remet solennellement la Légion d’Honneur et la Croix de guerre à la ville de Reims. L’hommage est justifié ainsi : « Ville Martyre qui a payé de sa destruction la rage d’un ennemi impuissant à s’y maintenir. Population sublime qui […] a montré le courage le plus magnifique, en restant pendant plus de trois ans sous la menace constante des coups de l’ennemi. » Avec plus de 70% de ses habitations détruites, les réseaux du gaz, d’eau courante, d’électricité et les égouts à reconstruire, la ville n’est plus qu’un amas de ruines. En 1919, la moitié des habitants s’entasse dans des baraques en bois construites par l’armée, logements provisoires qui vont pourtant durer des années. S’il est bien une cité martyre, en effet, c’est celle-là. Pour preuve, sa magnifique cathédrale, celle des sacres, bombardée et incendiée le 19 septembre 1914. L’hôtel de ville, devant lequel Poincaré prononce son discours, a subi le même sort, en mai 1917. Il n’est plus qu’une carcasse noircie et dévastée. Peuplée de 115 000 habitants avant la guerre, Reims a perdu les trois quarts de ses concitoyens. Et pourtant, avant d’être évacuée par l’autorité militaire, en 1918, à la veille de la dernière grande offensive allemande, sa population tenait fièrement sous les bombardements. Les grandes caves des maisons de Champagne lui servaient de refuge : on y installa des dortoirs, des cuisines, des écoles, des églises, et même les services de la mairie. De 1914 à 1918, la ville de Reims était à moitié souterraine ! À la fois héroïne et victime, symbole d’une violence aveugle exercée contre les civils et modèle de résistance et de détermination, la cité des rois avait bien mérité de la patrie. Comme elle, une vingtaine de villes meurtries seront décorées dans l’après-guerre. © La Poste - Tous droits réservés.
D’après le communiqué de presse de Phil@Poste.
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