Les timbres à date - Création : Bruno Ghiringhelli.
Cet autoportrait est paru dans "Bon Pour - dessins de famille" imprimé en juillet 2022. André Franquin est considéré comme un des piliers de la bande dessinée franco-belge d’après-guerre. Il se distingue par la qualité de son trait, par le rendu des mouvements, l’originalité de ses personnages, et par son humour teinté de poésie. Dessinant à une époque où les illustrés (on ne parle pas encore de BD) sont soumis aux rigueurs de la loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, l’artiste se voit contraint de réaliser des histoires modelées sur des critères de morale stricte. Franquin débute en 1944 aux éditions Dupuis, dont l’hebdomadaire le Journal de Spirou fait concurrence au Journal de Tintin d’Hergé. Deux ans plus tard, il reprend Spirou et Fantasio et développe habilement leur univers en l’enrichissant. Il invente ainsi plusieurs personnages essentiels : le comte de Champignac, Zorglub et, enfin, le Marsupilami, qui devient très vite la figure clé de la série. À la fin des années 1950, Franquin crée Gaston Lagaffe pour un gag hebdomadaire qui va bientôt occuper une page entière. On se souvient encore de Mademoiselle Jeanne, dont les sentiments pour Gaston sont évidents, du chat fou, de la mouette rieuse et de l’inénarrable Gaffophone. Plus tard, le dessinateur se tournera vers un public adulte avec, par exemple, deux albums intitulés Idées noires. Homme de conviction, il s’engage aussi pour l’écologie, la sauvegarde des baleines, contre les armements et l’injustice en général. André Franquin est décoré en 1991 de l’ordre de Léopold, la plus importante distinction honorifique belge. Il retrouve les feux de l’actualité en 1996 à l’occasion de la parution du 15e album de Gaston Lagaffe, attendu depuis dix ans par ses fans. Ce sera le dernier. L’année suivante, il meurt d’un infarctus, deux jours après son 73e anniversaire. © La Poste - Gérard DÔLE - Tous droits réservés.
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